POINTS CLES de l'approche diagnostique et thérapeutique des tumeurs des parties molles.

 

 

Bien que l'immense majorité des tumeurs découvertes dans les tissus mous soit de nature bénigne (ex : lipome, kyste...) , il est recommandé de suivre quelques "règles de bonne conduite diagnostique et thérapeutique"  de manière systématique afin de ne pas méconnaitre la potentialité maligne de masses au comportement atypique.

On diagnostique en effet environ 70 cas de sarcome des parties molles chaque année en région centre, dont 50% sont encore mal pris en charge initialement...

 

Prise en charge Bilan Imagerie Biopsie Traitement


Prise en charge initiale : penser au sarcome.

Après la découverte, souvent par l'examen clinique d'une tumeur des parties molles, sa prise en charge, surtout en cas de forme atypique doit mobiliser l'attention d'une équipe médicale multidisciplinaire spécialisée (réunion de concertation pluridisciplinaire RCP).

Toute tumeur des parties molles apparaissant chez un malade sans antécédents de traumatisme et évoluant depuis plusieurs semaines doit faire l'objet d'une biopsie, surtout si :

On ne doit plus se contenter d'une simple "boulectomie" de confort qui peut méconnaitre un sarcome!

 

Bilan initial : de l'imagerie à la biopsie.

La biopsie ne doit être faite qu'après avoir réalisé un bilan local complet et en particulier l'IRM. Elle permet d'orienter l'approche thérapeutique à envisager, après discussion en RCP.

Il est utile au radiologue de connaître les éléments d'orientation diagnostique tels que :

 

Imagerie (cf.)

L'IRM tient une place centrale, complément habituel de l'imagerie radiographique standard :

l’IRM est un examen clé pour la détection, le bilan local et le suivi évolutif d’une tumeur des parties molles, grâce à une excellente sensibilité diagnostique due à un très bon contraste dans les parties molles. L’utilisation des produits de contraste injectables, augmente encore la performance du diagnostic.

IRM de suivi post chirurgie / radiothérapie :

Un délai de 3 mois est la règle  pour réaliser la première IRM de surveillance du fait des importants remaniements inflammatoires et œdémateux réactionnels à la thérapeutique qui rendent illisible l'interprétation des images trop précoces. Par la suite, on conseille un examen tous les 4 mois la première année puis tous les 6 mois pendant 3 ans et annuel ensuite.

 

Biopsie :

La biopsie permet d'orienter vers une tumeur bénigne ou en tous cas, de bas grade en cas de sarcome, et un sarcome de haut grade, qui méritera peut être une chimiothérapie néo-adjuvante.

La biopsie-exérèse en un temps peut être proposée pour les petites tumeurs (< 3-4 cm).

Dans tous les cas, le trajet d'un prélèvement biopsique doit être validé par l'équipe chirurgicale (RCP), son trajet devant pouvoir être inclus dans l'abord chirurgical ultérieur.

Le diagnostic anatomopathologique final sera porté sur l'analyse de la pièce opératoire.

 

Traitement (cf. SOR)

Le traitement standard actuel recommandé d’un sarcome des parties molles repose sur une exérèse chirurgicale en marges saines (>1cm) suivie d’une radiothérapie (surtout si la tumeur est >5cm).

En cas de sarcome présumé de haut grade sur une biopsie première, une chimiothérapie néo-adjuvante peut être indiquée pour espérer une réduction du volume tumoral avant la tumorectomie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Protocole type d'IRM diagnostique:

 Séquences avant injection de produit de contraste :
  • plan axial (turbo) spin écho T1 sans et avec suppression de graisse
  • plan axial (turbo) spin écho T2 avec ou sans suppression de graisse
 Séquences après injection de produit de contraste
  • étude dynamique du rehaussement
  • plan axial (T) SE T1 (avec ou sans suppression de graisse) et images de soustraction
  • plan(s) orthogonal(aux) (sagittal et/ou coronal)

Interprétation :

 Les arguments retenus en faveur de la malignité d’une tumeur, sont :
  • La taille de la tumeur (supérieure à 5 cm+++)

  • La localisation sous aponévrotique

  • L’œdème (hypo signal T1, hyper signal T2)

  • L’extension vers les tissus normaux adjacents et notamment, neuro-vasculaires et osseux

 Après l'injection, les arguments en faveur de la malignité sont :
  • Une captation du contraste tumoral périphérique ou hétérogène +++, précoce (dans les 6 secondes après le rehaussement artériel) et prolongée ou suivie d’une légère décroissance

  • Une liquéfaction de la tumeur (nécrose) +++

  • Des parois et septa intra-tumoraux irréguliers et épais