TRAITEMENT DES SARCOMES

 

CHIRURGIE RADIOTHERAPIE
Tumorectomie CURIETHERAPIE
Règles générales CHIMIOTHERAPIE
Confrontation anatomo-chirurgicale  

 

Généralités 

Le pronostic d'un sarcome dépend surtout du potentiel métastatique de la lésion (environ 1 cas sur 2), modulé par la caractérisation histologique de la tumeur et l’efficacité d’une chimiothérapie ou d’un traitement adjuvent lorsqu’ils sont indiqués.

 

Recommandations de traitement

cf.

 

Chirurgie


Traitement standard actuel recommandé d’un sarcome des parties molles
Exérèse chirurgicale en marges saines (>1cm) suivie d’une radiothérapie (surtout si la tumeur est >5cm). En cas de volumineuse tumeur dont le caractère de haut grade est suggéré par la biopsie, on peut initier une chimiothérapie néo adjuva
nte, pour optimiser la qualité de la chirurgie.

 

Rappel de la place de la biopsie selon le référentiel OncoCentre 2008 :

Tumeur superficielle et de taille  < 5 cm
L'exérèse peut être faite sans biopsie préalable, à condition de respecter l'aponévrose sous-jacente.
Tumeur profonde, de petit volume et dans une zone où l'exérèse large n'entraine pas de déficit fonctionnel important :
Dans la mesure où une biopsie première, en cas de malignité, obligerait à un geste de reprise plus large que la biopsie exérèse initiale, c'est l'exérèse large en un temps qui est préférée d'emblée.
Tumeur volumineuse :
La biopsie première est toujours nécessaire.

 

Traitement locorégional : la tumorectomie


Exérèse chirurgicale carcinologique d’un sarcome des parties molles :
La qualité de l’exérèse est un facteur pronostique majeur de récidive locale. La récidive locale est un facteur péjoratif sur la survie globale car associée à une majoration du risque métastatique.

 

Une exérèse radicale permettant une mise en rémission initiale, seule chance de survie pour le patient, comporte un risque de récidive locale à 5 ans de 5 à 10 %.

·         L’exérèse extra-compartimentale vise à enlever la totalité d’un compartiment avec ses structures anatomiques limitantes et la totalité du contenu, emportant les muscles et leurs aponévroses de leur origine à leur terminaison et emportant les troncs vasculonerveux et le squelette inclus ou au contact.

En cas d’exérèse large, le risque de récidive locale est estimé à 50 %.

·         L’exérèse large consiste à emporter 1 à 2 cm de tissu sain dans tous les plans et/ou une barrière anatomique (par exemple, l’aponévrose).

En cas d’exérèse marginale le risque de récidive locale est supérieur à 90 %. Les traitements complémentaires ne remplacent pas une mauvaise chirurgie.

·         L’exérèse marginale correspond à l’ablation de la tumeur sans tissu sain en périphérie en passant dans le plan de clivage naturel. Le plan de clivage se situe au niveau de la pseudocapsule, laissant toujours en place un reliquat tumoral microscopique dans les tissus adjacents.

 

Règles générales de l’exérèse chirurgicale

 

La voie d’abord doit se faire dans l’axe des membres, de façon à pouvoir repérer en premier les structures éventuellement limitantes que sont les vaisseaux et les nerfs et à pouvoir sectionner le ou les muscles en amont et en aval de la tumeur. Dans le cas des sarcomes de la paroi thoracique, l’incision doit être faite dans l’axe des côtes de façon à pouvoir les réséquer si nécessaire. La cicatrice doit être axiale sauf dans les plis de flexion, de façon à pouvoir être reprise facilement en cas de récidive. Il faut donc proscrire les plasties types plasties en Z.

La chirurgie doit être effectuée en un bloc, tumeur entourée de tissu sain d’emblée. Les zones de section étant bien définies sur l’imagerie préopératoire en fonction des contraintes anatomiques, il n’est donc pas indiqué de faire des recoupes musculaires (qui sous entendent que l’on a d’abord énucléé la tumeur puis effectué les recoupes pour réséquer le « coquetier » de la tumeur, ce qui expose en pratique à une contamination du champ opératoire même si les marges définies in fine sur les recoupes par l’anatomopathologiste sont saines).

Lors de l’intervention, des clips de repérage sont placés au niveau des sites où les marges sont minimales. On effectue le moins de décollements cutanés possibles afin de limiter les sites opératoires susceptibles de récidives.

Dans les cas d’envahissement musculo-cutané important, il faut prévoir en préopératoire la mise en place d’un lambeau musculo-cutané de couverture. Dans certains cas, il existe des envahissements vasculaires pouvant amener à la réalisation de pontages.

Le curage ganglionnaire n’est pas systématique (l’extension ganglionnaire des sarcomes de tissus mous est rare).

Les drainages sont systématiquement placés dans l’axe et à proximité de la cicatrice afin de pouvoir être repris facilement en cas de récidive et limiter les champs d’irradiation postopératoire.

La pièce d’exérèse est envoyée à l’anatomopathologie fixée sur un liège avec schéma permettant de parfaitement orienter la pièce et en ayant repéré les marges minimales par des fils. Il est souhaitable de faire une analyse extemporanée du tissu prélevé.

Dans le cas d’une exérèse large, la tumeur est emportée en bloc, sans être vue au cours de la dissection avec une marge de tissu supposé sain sur toute sa surface (confirmé par l’anatomopathologiste).

 

 

 

Confrontation anatomo-chirurgicale

Réalisée dans l’idéal en concertation pluridisciplinaire, elle définit la qualité de l’exérèse selon les critères de l’UICC (classification R de l’UICC dans la quatrième édition TNM) :

Certaines pièces opératoires englobant la tumeur perdent leur cohésion après l’exérèse. Cette « friabilité »  peut rendre difficile  l’orientation de la pièce et l’appréciation de la continuité de ses bords pour l’anatomopathologiste. On peut alors discuter de l’utilisation per-opératoire d’une coloration de la pièce à l’encre de chine.

Radiothérapie

Lorsqu'elle est indiquée (souvent sur une tumeur de plus de 5 cm, ou de grade histo-pronostic péjoratif), tout le lit opératoire et donc la cicatrice ainsi que les orifices et trajets de drainage doivent être inclus dans le volume d’irradiation. Les marges autour du lit opératoire sont variables selon les auteurs, mais il semble que celles-ci doivent être au moins de 5 cm.

 

Curiethérapie

Il n’existe aucune donnée de haut niveau de preuve concernant la place de la curiethérapie dans le traitement des sarcomes des tissus mous. On propose une curiethérapie per-opératoire souvent lorsque les marges d'exérèse chirurgicale sont limites (ex : quizz).

Les études pilotes laissent penser que l’association curiethérapie sous forme de complément localisé et la radiothérapie externe sur plus grand volume sont susceptibles d’augmenter le contrôle local sans accroître la morbidité.

 

Chimiothérapie

La réalisation d’une chimiothérapie néo-adjuvante systémique associée ou non à une radiothérapie représente une procédure efficace pour permettre une exérèse conservatrice d’une tumeur ou pour rendre opérables des tumeurs initialement inextirpables. Son indication est admise surtout en cas de volumineuse tumeur dont la biopsie suggère un sarcome de haut grade.

La majorité des études menées jusqu’à présent n’ont pas permis de mettre en évidence de bénéfice indiscutable en faveur d’une chimiothérapie adjuvante dans les sarcomes des tissus mous de l’adulte en matière de survie globale ou de survie sans métastase.