Technique | Biopsie percutanée | Biopsie chirurgicale |
Quand la tumeur est volumineuse, une biopsie préalable est toujours nécessaire. |
Quand la tumeur est superficielle et de volume inférieur à 3 à 5 cm, le risque de tumeur maligne est minime, l'exérèse peut être faite sans biopsie préalable, à condition de respecter l'aponévrose sous-jacente. |
Le prélèvement
doit se faire impérativement selon un trajet pouvant être inclus dans un
abord chirurgical ultérieur, justifiant une concertation multi-disciplinaire préalable. |
Cette biopsie doit ramener un fragment d'environ 2 cm3 pour être sûr d'avoir un fragment représentatif d'une lésion qui peut être hétérogène (tissu tumoral viable à côté de zones de nécrose), et permettre différents examens complémentaires en particulier en immunohistochimie.
L'ensemble du prélèvement doit être adressé à un seul laboratoire, dont l'anatomopathologiste sera, idéalement, convié à la réunion de concertation pluridisciplinaire préalable (d'autant plus qu'un examen extemporané est envisagé).
Une solution intermédiaire est la biopsie percutanée au "true-cut", à condition que celle-ci ramène suffisamment de tissu pour permettre un diagnostic (éviter la simple ponction-aspiration qui rapporte moins de bon résultats dans les études de la littérature et préférer l’utilisation d’aiguille à prélèvement automatique de 14 à 18 gauges, introduite sous protection d’une aiguille coaxiale pour au moins 3 prélèvements).
La biopsie à l’aiguille, lorsqu’elle est adoptée par décision multidisciplinaire, permet un diagnostic correct en termes de type histologique et de grade tumoral dans 70% des cas. Elle présente néanmoins un risque exceptionnel mais non nul de contamination du trajet de l’aiguille par des cellules néoplasiques, ce qui compromet le succès d’un traitement définitif. Le trajet de la biopsie doit donc pouvoir être inclus dans la voie d’abord chirurgicale. La biopsie à l’aiguille conserve toutefois un excellent rapport cout-efficacité grâce à des délais de réalisation courts (grâce au guidage scannographique ou échographique) et à l’absence de nécessité de sédation.
La biopsie
chirurgicale obéit à des règles strictes dont le non-respect peut
compromettre le traitement et parfois amener à une amputation :
faite par le chirurgien qui assurera l'exérèse
avec une
incision longitudinale
au niveau des membres, en évitant dissection ou décollement
abord tumoral le plus direct possible
facilitant une exérèse du trajet lors du temps d'exérèse
abord du seul compartiment atteint
en veillant à ne pas contaminer un compartiment adjacent ou un plan de
dissection adjacent : ceci revient à faire des biopsies trans-musculaires
emplacement de l'incision ne
compromettant pas un éventuel lambeau de couverture musculaire
hémostase soigneuse, drain sortant
dans la cicatrice ou au contact d'une de ses extrémités
Bibliographie :
Rosset P. Viala JF. Référentiel OncoCentre : Sarcomes et tumeurs de l'appareil locomoteur.