Hyperplasie Bénigne de la Prostate

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Connaissances Utiles

 Epidémiologie 
 Histologie
 Recommandations diagnostiques 
 Clinique 
 Complications 
 Traitement 

A.    Épidémiologie

-         affection bénigne de l’homme de plus de 50 ans.

-         pathologie très fréquente et augmentant avec l’âge  (2ème intervention chirurgicale après la cataracte chez les hommes de plus de 65 ans).

   

B.    Histologie

-         HBP = adénoléiomyofibrome = hyperplasie fibromusculaire et glandulaire.

-         Touche électivement et progressivement la zone de transition et les glandes périurétrales.

-         Les lésions sont diffuses et nodulaires avec une répartition variable des contingents glandulaires et fibromusculaires si bien que l’association de nodules fibreux, de dilatations glandulaires kystiques et de corps amylacés ± calcifiés est possible.

-         Une bande de tissu conjonctif sépare alors la ZT hyperplasique des autres régions; il s’agit d’une pseudocapsule appelée capsule chirurgicale.

-         Les conséquences sont : 

o       une perte de la forme ovalaire de la prostate qui devient de plus en plus sphérique car l’hyperplasie se fait surtout dans le sens antéro-postérieur.

o       une augmentation des résistances périphériques à l’écoulement de l’urine, d’origine statique (compression urétrale) et dynamique (hypertonie des fibres musculaires lisses).

   

C.    Bilan diagnostique et recommandations

    »  L’ANAES, l'Association Française d'Urologie (SFU) et l’Association Européenne d’Urologie (EAU) recommandent dans la prise en charge initiale de l’HBP :

         -         Un interrogatoire à la recherche de signes fonctionnels de prostatisme

         -         L’évaluation de l’IPSS : score international des symptômes de prostatisme

         -         Un examen physique avec toucher rectal

         -         Une analyse d’urine (BU ± ECBU) et une créatininémie

   

   »  La débitmétrie urinaire est optionnelle pour l’ANAES et recommandée pour l’EAU

   

   »  Les examens suivants sont non recommandés par l’ANAES ou optionnels pour l’EAU :

         -         dosage sanguin de l’antigène spécifique de prostate (PSA)

         -         échographie vésico-rénale

         -         échographie prostatique (sus-pubienne et endorectale)

         -         bilan urodynamique, cystoscopie

    

   »  La mesure du résidu post-mictionnel est recommandée par l’EAU alors qu’elle ne l’est pas par l’ANAES.

   »  L’urographie intra-veineuse ne se justifie qu’en cas de recherche d’une pathologie associée (hématurie).

 

En pratique quotidienne, le dosage du PSA, l’échographie vésico-rénale et l’échographie prostatique sont majoritairement prescrits par les urologues dans la prise en charge initiale.

 

tableau HBP

 

NB : AUA = Association Américaine d’Urologie

-         L’échographie est en fait utile :

o       dans l'HBP à retentissement clinique marqué (pollakiurie nocturne et diurne, dysurie, débitmétrie faible), = dans tous les cas où l'on suspecte une vidange vésicale incomplète

o       dans les HBP compliquées (infection urinaire, hématurie, insuffisance rénale).

  

D.    Clinique

-         Absence de corrélation symptômes - volume prostatique

-         Signes fonctionnels :

o       signes obstructifs : dysurie, poussées abdominales, retard à l’initiation du jet, mictions en plusieurs temps, gouttes retardataires

o       signes d’irritation vésicale : pollakiurie, impériosités mictionnelles

o       utilisation du score IPSS (International Prostat Symptom Score) pour évaluer l’importance des troubles mictionnels 

o       l’IPSS varie de 0 à 35 :

▪    peu symptomatique : de 0 à 7

▪    modérément symptomatique : de 8 à 19

▪    très symptomatique : de 20 à 35

 

-         Examen physique :

o       palpation suspubienne afin d’éliminer un globe vésical

o       toucher rectal : prostate augmentée de taille, indolore, élastique et régulière ; ± sillon médian effacé

   

E.    Tableaux cliniques

-         Prostatisme : signes fonctionnels au premier plan

-         Rétention vésicale chronique incomplète : résidu post-mictionnel sans retentissement sur le haut appareil urinaire

-         Rétention vésicale chronique complète : fuite par regorgement avec retentissement sur le haut appareil urinaire (urétéro-hydronéphrose) et insuffisance rénale

   

F.     Complications

-         Rétention aiguë d’urine

-         Infection urinaire (cystite, prostatite, épididymite, pyélonéphrite)

-         Hématurie macroscopique (rupture de varices à la surface de l’adénome)

-         Diverticules vésicaux

-         Lithiase vésicale

-         Insuffisance rénale

     

G.   La débitmétrie urinaire

-         examen optionnel ou recommandé lors du bilan initial et du suivi

-         résultats exprimés sous forme d’une courbe exprimant le débit urinaire en fonction du temps

-         plusieurs mesures sont réalisées ; le meilleur paramètre est le débit urinaire maximal :

o       Qmax > 15ml/s : obstruction peu probable

o       Qmax < 10 ml/s obstruction très probable

o       Qmax entre 10 et 15 ml/s : obstruction possible

     

H.    Traitement

-         Surveillance clinique chez des patients peu symptomatiques.

 

-         Traitement médical : phytothérapie, alpha-bloquants et inhibiteurs de la 5 alpha-réductase

o       NB : Les alpha-bloquants agissent davantage sur la composante fibromusculaire de l’HBP, alors que les inhibiteurs de la 5 alpha-réductase davantage sur la composante glandulaire et les grosses prostates.

 

-         Traitement chirurgical : selon le volume prostatique

o       Volume < 50 cc : résection endoscopique transurétrale de prostate (RTUP)++

o       Volume > 50 cc : adénomectomie chirurgicale par voie sus-pubienne

o       Complications : éjaculation rétrograde +++, dysérection, hémorragie, sténose de l’urètre, incontinence post-opératoire, hyponatrémie en cas de RTUP (secondaire à l'absorption du Glycocolle utilisé pour le lavage continu au cours de l'intervention).

 

-         La RTUP consiste en une exérèse de la muqueuse du col vésical et une ablation du sphincter périurétral sus-montanal ; elle utilise une anse diathermique.

-         L’adénomectomie chirurgicale par voie sus-pubienne consiste à énucléer la totalité de l’adénome avec conservation de la zone périphérique ; elle se fait par voie transvésicale.

 

 

 

HBP

 

non gênante

HBP

gênante

HBP

compliquée

surveillance

+

 

 

TTT. médical

 

+

 

TTT. chirurgical

 

+

+

 

-         Alternatives chirurgicales en cours d’évaluation : photovaporisation laser, résection bipolaire, thermothérapie-hyperthermie, résection par laser échoguidé.