L'Interprétation
A. L’échographie prostatique
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3 objectifs :
» confirmation du diagnostic clinique
» aide à l’élimination d’un cancer associé
» aide à la décision thérapeutique
1. Confirmation du diagnostic clinique
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morphologie :
o hypertrophie symétrique ou asymétrique des lobes de la zone de transition.
o augmentation de taille surtout dans le sens antéropostérieur et en hauteur avec aspect sphérique de la prostate en coupe transversale.
o présence du lobe médian en cas d’hyperplasie préférentielle des glandes périurétrales ; il fait saillie sous le plancher vésical, en arrière du col vésical.
o volume prostatique v > 20 ml (selon la formule de l’ellipse sans tenir compte du lobe médian).
o changement dans l’angulation et la géométrie de l’urètre sus-montanal :
▪ allongement et inclinaison vers l’avant du segment sus-montanal
▪ l’angle d’inclinaison entre l’urètre sus et sous-montanal se réduit (<160°)
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échostructure de
l’adénome :
o hétérogène avec zones hypoéchogènes (contingents glandulaires) et hyperéchogènes (contingents fibromusculaires) ; hypoéchogène quand de petite taille ; possibilité de kystes rétentionnels anéchogènes.
o calcifications intraprostatiques à la périphérie de l’adénome ou autour de l’urètre.
o amincissement de la zone périphérique qui est séparée de la zone de transition par une bande hypoéchogène ± calcifiée (capsule chirurgicale).
o aspect plus échogène de la zone périphérique par rapport à l’adénome.
2. Aide à l’élimination d’un cancer associé
- il est pratiquement impossible de différencier les nodules adénomateux des nodules cancéreux (rappel : 20% des cancers naissent de la zone de transition).
- cependant, il faut rechercher des éléments d’orientation :
o asymétrie marquée entre les 2 lobes
o déformation du contour capsulaire
o perte de la différenciation zone périphérique/zone de transition
- toujours interpréter en fonction du contexte : anomalie du toucher rectal et élévation inappropriée du taux de PSA par rapport au volume de la glande.
3. Aide à la décision thérapeutique
- mesure du volume prostatique selon la formule de l’ellipse : V = (L x l x H)/2
- par voie sus-pubienne : évaluation du retentissement sur l’appareil urinaire :
o mesure du résidu post-mictionnel selon la formule de l’ellipse ; un résidu est considéré comme pathologique à partir de 50 cc.
o
recherche de signes
de lutte vésicale : épaississement pariétal (hypertrophie du détrusor >
o exploration rénale à la recherche d’une dilatation des cavités excrétrices et d’un retentissement parenchymateux.
4. Au total : informations à fournir au correspondant
» volume global de la prostate et échostructure
» type d’hypertrophie (lobes latéraux - lobe médian)
» résidu post-mictionnel
» parois vésicales
» reins (cavités et parenchyme)
5. Modèles de compte rendu type
B. L’IRM de l’HBP
- Aucune indication dans le bilan d’HBP.
- Mais sémiologie à connaître car très fréquemment retrouvée sur les images IRM réalisées pour d’autres raisons.
» Hyperplasie hétérogène de la zone de transition dont le signal en T2 dépend en partie du type histologique et du rapport relatif des différents tissus :
o nodules glandulaires et kystiques : signal hyperintense
o nodules conjonctifs, musculaires ou mixtes : signal hypointense
o calcifications : signal hypointense (et hypointense T1)
» Hypervascularisation des composantes conjonctives après injection de gadolinium.
» Zone périphérique amincie et en hypersignal T2.
» L’adénoléiomyofibrome est séparé de la zone périphérique par un liseré en hyposignal = la capsule chirurgicale.