- L'antigène spécifique de prostate ou PSA est une protéase produite par les cellules épithéliales prostatiques.
- Il participe à la liquéfaction du sperme.
- Le PSA est spécifique du tissu prostatique et non du cancer de la prostate.
- Son élévation est un indice important pouvant orienter vers un cancer prostatique.
- Tout dépassement du seuil
d’alarme des PSA doit conduire à un TR, une
échographie endorectale et à
des biopsies échoguidées
1.
méthodes de
dosage sérique
- il existe 2 méthodes de dosage :
o le dosage radio-immunologique +++
o le dosage immuno-enzymatique
o nécessité d’utiliser la même méthode chez un même patient pour les contrôles successifs
2. valeurs normales
- Même si la valeur seuil du taux de PSA a été fixée à 4 ng/ml, son interprétation doit tenir compte de l'âge du patient.
- En effet, l'utilisation du taux PSA ajusté à l'âge renforce la sensibilité du test chez les jeunes et sa spécificité chez les plus âgés.
- Ainsi, des valeurs seuil de référence ont été retenues en fonction de l'âge du patient ( cf tableau sous-jacent, d'après Oesterling JE).
Age
(années) |
Seuil de PSA (ng/ml) |
Age
(années) |
Seuil de PSA (ng/ml) |
40 |
2.0 |
60 |
3.8 |
41 |
2.1 |
61 |
4.0 |
42 |
2.2 |
62 |
4.1 |
43 |
2.3 |
63 |
4.2 |
44 |
2.3 |
64 |
4.4 |
45 |
2.4 |
65 |
4.5 |
46 |
2.5 |
66 |
4.6 |
47 |
2.6 |
67 |
4.7 |
48 |
2.6 |
68 |
4.9 |
49 |
2.7 |
69 |
5.1 |
50 |
2.8 |
70 |
5.3 |
51 |
2.9 |
71 |
5.4 |
52 |
3.0 |
72 |
5.6 |
53 |
3.1 |
73 |
5.8 |
54 |
3.2 |
74 |
6.0 |
55 |
3.3 |
75 |
6.2 |
56 |
3.4 |
76 |
6.4 |
57 |
3.5 |
77 |
6.6 |
58 |
3.6 |
78 |
6.8 |
59 |
3.7 |
79 |
7.0 |
- De manière plus simplifiée, la valeur seuil peut être interprétée par tranches d'âge :
Age |
Seuil |
< 50 ans |
< 2,5 ng/ml |
Entre 50
et 60 ans |
< 3,5 ng/ml |
Entre 60
et 70 ans |
< 4,5 ng/ml |
Entre 70
et 80 ans |
< 6,5 ng/ml |
3. facteurs influençant le taux sérique de PSA total
- tissus produisant le PSA :
o
tissu prostatique
normal
o
tissu
hyperplasique
o
cancer
prostatique et métastases de cancer prostatique
o
le cancer
prostatique a un pouvoir sécrétoire 10 fois supérieur à celui de la
prostate normale ou hyperplasique
- causes
d’élévation du taux de PSA :
o
augmentation du
poids de la prostate (hyperplasie bénigne)
o
échographie
endorectale (il faut respecter un délai de 8 jours avant dosage)
o
biopsies de
prostate (délai de 15 jours à respecter avant dosage)
o
prostatite aiguë
(délai de 4 semaines),
o
rétention
vésicale complète, éjaculation récente, massage prostatique (délai de 3
à 7 jours)
- les inhibiteurs
de la 5 alpha réductase diminuent de 50% le taux de PSA
4. autres méthodes de dosage
- pour augmenter la spécificité du PSA total, d’autre paramètres biologiques ont été développés :
o
le rapport PSA
libre/PSA total +++
▪ le PSA existe sous forme libre et liée à une protéine plasmatique
▪ dans le cancer, la forme liée augmente plus alors que la forme libre augmente davantage dans l’HBP
▪ le rapport PSA libre/PSA total diminue donc dans le cancer : il y a un risque élevé de cancer quand sa valeur est inférieure à 15%
▪ il est utile pour les PSA totaux allant de 4 à 10 ng/ml (risque intermédiaire de cancer)
o la densité du PSA : rapport PSA total/volume prostatique
▪ pour scinder la part revenant à l’hyperplasie
▪ densité supérieure à 0,15 ng/ml : risque accru de cancer
▪ mais valeur prédictive discutable et utilisation controversée
o la vélocité du PSA : mesure l’accroissement annuel du taux sérique de PSA
▪ au moins 3 dosages/an
▪ augmentation de plus de 0,75 ng/ml/an : risque accru de cancer
5. utilisations actuelles du dosage sérique du PSA
a. surveillance des malades opérés d’un cancer prostatique
- une réascension est
un signe très fiable de reprise de la maladie, qu’elle soit locale ou
générale.
b. détection précoce
du cancer prostatique
-
Il existe une
controverse sur le bénéfice et les risques du diagnostic précoce du
cancer de la prostate.
-
en effet, il
existe :
o
une variabilité
individuelle de l’histoire naturelle du cancer de la prostate
o
des incertitudes
concernant l’effet d’un traitement sur le prolongement de la durée de
vie
o
une augmentation,
suite à ce dépistage, du diagnostic de cancers asymptomatiques
localisés, potentiellement latent, qui auraient pu ne jamais progresser
vers une maladie clinique, et pour lesquels un traitement systématique
est appliqué ; le pourcentage d’impuissance et d’incontinence est par
conséquent augmenté pour un bénéfice non prouvé
- le dépistage de masse n’est donc pas recommandé mais l’Association Française d’Urologie recommande dans le cadre d’un dépistage individuel une détection précoce par dosage de PSA et toucher rectal à tous les hommes qui le souhaitent à partir de 50 ans et à partir de 45 ans s'il existe des antécédents familiaux au 1er degrés de cancer de la prostate.
- quoiqu’il en
soit, le PSA est le meilleur marqueur du cancer prostatique et tout
dépassement du seuil d’alarme des PSA doit conduire
à un TR, une échographie endorectale et à des
biopsies échoguidées
-
la valeur du PSA
total est prédictive du stade clinique du cancer et a un intérêt
pronostique
o
un taux entre 4
et 10 ng/ml (cancer à risque intermédiaire) traduit le plus souvent la
présence d’un cancer localisé ne dépassant pas la capsule.
o
pour un taux
entre 10 et 20 ng/ml la probabilité d’extension extra-prostatique est de
50%
o
un taux supérieur
à 20 ng/ml indique une probabilité élevée d’extension extra-prostatique
et de métastase
-
un taux isolé de PSA inférieur à
≤ 4ng/ml ne justifie
pas de biopsie mais il est recommandé d’effectuer un nouveau bilan
biologique et clinique
à 1 an
- il faut garder à
l’esprit qu’une valeur normale de PSA n’élimine pas la présence d’un
cancer (15 à 30 % des cancers).