Connaissances Utiles
Classification et généralités | |
Examens biologiques uro-génitaux utiles au diagnostic | |
Agents pathogènes | |
Clinique | |
Biologie | |
Complications |
A. Classification des prostatites
- La classification la plus utilisée est celle du National Institute of Health.
- Elle est basée sur des symptômes cliniques et des données biologiques.
- Elle distingue quatre types de prostatites :
o type I : prostatite aiguë bactérienne,
o type II : prostatite chronique bactérienne,
o type III : prostatite chronique non bactérienne ou syndrome douloureux pelvien chronique (inflammatoire IIIa ou non IIIb) (ou prostatodynie)
o type IV : prostatite inflammatoire asymptomatique (prostatite histologique)
Classification du National Institute of Health définissant les
différents types de prostatites (1995)
Type |
Nom |
Description |
I |
Prostatite aiguë bactérienne |
Infection aiguë de la glande
prostatique |
II |
Prostatite chronique bactérienne |
Infection récidivante de la
glande prostatique |
III |
Prostatite chronique non bactérienne (ou syndrome douloureux pelvien chronique) |
Pas d’infection objectivable |
IIIA |
Syndrome douloureux pelvien chronique inflammatoire |
Leucocytes dans les
sécrétions prostatiques ou le sperme |
IIIB |
Syndrome douloureux pelvien chronique non inflammatoire |
Pas de leucocytes dans les
sécrétions prostatiques ou le sperme |
IV |
Prostatite asymptomatique |
Pas de symptomatologie,
découverte histologique ou fortuite de leucocytes dans les
sécrétions prostatiques ou le sperme lors d’une exploration
demandée dans le cadre d’autres infections |
B. Généralités
- les prostatites bactériennes (types I et II) ne représentent que 5 à 10 % de l’ensemble des prostatites.
- la zone périphérique est le siège de prédilection des prostatites.
- elles peuvent retentir sur la fécondité car elles sont souvent associées à une infection épididymo-testiculaire.
- les prostatites chroniques infectieuses sont la conséquence soit d’un traitement initial inadapté, soit d’un traitement insuffisamment prolongé, soit de recontaminations quand il existe une étiologie anatomique ou une recontamination sexuelle.
- l’imagerie a peu d’intérêt à la phase aiguë de la prostatite mais peut être utile dans la prise en charge et le diagnostic d’un abcès prostatique et des prostatites chroniques.
- le diagnostic est avant tout clinique et biologique.
C. Examens biologiques uro-génitaux utiles au diagnostic
- ECBU +++
- Pour les prostatites chroniques : prélèvements urinaires sélectifs fractionnés (épreuve de Meares et Stamey) : urine du 1er jet, urine du 2ème jet, massage prostatique, recueil des sécrétions prostatiques, urine post massage.
D. Agents pathogènes
- Bactéries à Gram négatif (Escherichia Coli 80% des cas)
- Plus rarement bactéries à Gram positif (Staphylocoques, Entérocoque…)
- Le rôle des agents non conventionnels est plus discuté (Chlamydia Trachomatis…)
E. Modes de contamination
- Urologiques (80% des cas) :
o Reflux intraprostatique d’urine infectée (lithiase, HBP, vessie neurologique…)
o Contamination ascendante par l’urètre (urétrite, sténose urétérale)
o Iatrogène (manœuvres endoscopiques, biopsies de prostate)
- Voie hématogène (foyer infectieux dentaire, ORL, digestif, cutané…)
F. Clinique
1. La prostatite aiguë
- Syndrome infectieux : fièvre, frissons, arthromyalgies
- Signes urinaires : brûlures mictionnelles, pollakiurie, dysurie, douleurs pelviennes…
- Toucher rectal : prostate tendue, régulière et douloureuse ++
- Recherche d’un globe vésical
2. L’abcès prostatique
- Rare sauf chez les patients immunodéprimés
- Aggravation ou persistance des signes généraux malgré l’antibiothérapie
- Douleurs périnéales++, troubles de la défécation, rétention d’urine
- Toucher rectal : bombement de la prostate, très douloureuse ++, fluctuante
3. La prostatite chronique
- Symptomatologie frustre : algies pelviennes, poussées fébriles, signes d’irritation vésicale (dysurie, impériosités, pollakiurie…), douleur à l’éjaculation
- Signes généraux généralement absent
- Toucher rectal : variable, le plus souvent indolore ; peut montrer une zone indurée
G. Biologie
- prostatite aiguë :
o syndrome inflammatoire (CRP), hyperleucocytose, hémocultures +
o ECBU +, PSA aucun intérêt (constamment augmenté)
- abcès prostatique : majoration du syndrome inflammatoire et de l’hyperleucocytose
- prostatite chronique :
o rarement syndrome inflammatoire
o ECBU :
§ si positif (leucocyturie et bactériurie significatives) → diagnostic de prostatite chronique bactérienne
§ si négatif → test de Meares et Stamey (numération leucocytaire et bactérienne)
o PSA : pas d’intérêt
H. Complications de la prostatite aiguë
- Passage à la chronicité
- Abcès prostatique
- Septicémie, spondylodiscite
- Rétention aiguë d’urine
- Epididymite aiguë, orchite
- Hypofertilité