Les Prostatites

Points Clés| Connaissances Utiles | Interprétation | Iconographie | Bibliographie

L'Interprétation

 La prostatite aiguë   
 L'abcès prostatique   
 La prostatite chronique  
 Formes rares   

A.    La prostatite aiguë

-         L’échographie n’a en règle pas sa place à ce stade de l’infection.

-        Cependant, l’imagerie est nécessaire :

-         Et à distance de la phase aiguë, les patients dysuriques doivent bénéficier d’une recherche d’un résidu chronique par échographie sus-pubienne.

1.      Échographie prostatique

Si elle est réalisée, elle montre :

-         une hypertrophie prostatique modérée symétrique

-         un élargissement des plexus veineux périprostatiques

-         des plages hypoéchogènes (œdème) ± hétérogènes disséminées dans la zone périphérique et la zone de transition

-         à distance de l’épisode : l’apparition de plages hyperéchogènes  « cicatricielles »

 

   

B.    L’abcès prostatique

     »    Complication rare de la prostatite aiguë

1.      Échographie prostatique

-         par voie endorectale si possible.

-         intérêt diagnostique et thérapeutique : traitement percutané sous guidage échographique.

-         formation arrondie ou ovalaire à bords nets, hypoéchogène plutôt qu’anéchogène, avec souvent des cloisons et des parois épaisses.

-         diagnostics différentiels (sans conséquence pratique) : surinfection d’une cavité pré-existante (kyste de rétention, kyste dans une hyperplasie ou un utricule).

2.      TDM et IRM prostatique

-         Peuvent s’avérer utiles en cas de douleurs périnéales ne permettant pas le TR ni l’échographie.

-         Sont souvent indispensables pour préciser les limites de l’abcès, éliminer une diffusion périnéale ou pelvienne de l’infection, retrouver une cause favorisante accessible à un traitement et adapter la technique de drainage chirurgical.

-         TDM avec injection : zone hypodense unique ou multiple, liquidienne, avec ± prise de contraste périphérique.

-         IRM ave injection : zones liquidiennes en hyposignal T1 et hypersignal parfois hétérogène en T2.

   

  

C.    La prostatite chronique

1.      Échographie prostatique

-         peut être normale

-         recherche de lésions aspécifiques et retrouvées dans des glandes asymptomatiques :

» calcifications intraprostatiques :

o       souvent volumineuses et groupées en amas

o       localisées dans les régions postéro-latérales de la zone périphérique

  

» modifications de l’échostructure de la zone périphérique :

o       hétérogène avec des dilatations canalaires et des plages hypoéchogènes périphériques nodulaires ou triangulaires

o       plages hyperéchogènes non systématisées

   

» déformation et calcifications des vésicules séminales

   

» devant une plage hypoéchogène de la zone périphérique, le diagnostic différentiel avec une néoplasie sous-jacente est impossible et nécessite une biopsie échoguidée en fonction du contexte (cf diagnostic différentiel lésions hypoéchogènes)

2.      IRM prostatique

-         Non indiquée

-         Hyposignal T2 de la ZP avec rehaussement plutôt diffus

-         Images non spécifiques ++

  

 

D.    Formes rares de prostatites

1.      La prostatite tuberculeuse

-         d’origine urinaire ou hématogène

-         ou après traitement intravésical de tumeur par BCGthérapie

-         se caractérise par des lésions diffuses et étendues aboutissant à une abcédation rapide puis, au stade cicatriciel, à une fibrose avec importantes calcifications et/ou une cavité résiduelle

2.      La prostatite granulomateuse non spécifique

-         Origines :

o       BK

o       non spécifique (post infection urinaire, réaction à corps étrangers)

-         à l’échographie : nodules hypo ou hyperéchogènes de la zone périphérique bombant et refoulant les contours de la glande mais sans signe d’effraction capsulaire (bords nets)

-         diagnostic différentiel : cancer prostatique → biopsies