L'Interprétation
La prostatite aiguë | |
L'abcès prostatique | |
La prostatite chronique | |
Formes rares |
A. La prostatite aiguë
- L’échographie n’a en règle pas sa place à ce stade de l’infection.
- Cependant, l’imagerie est nécessaire :
-
à la phase initiale par une échographie vésicale postmictionnelle (dans les 24 heures en l’absence de signes de gravité), afin d'éliminer une rétention vésicale, nécessitant un drainage en urgence.
-
en cas de doute diagnostique, à la recherche d’une pyélonéphrite associée ou isolée par une échographie du haut appareil urinaire, complétée éventuellement par un scanner rénal sans ou avec injection.
-
en cas d’aggravation de l’état septique ou de sa persistance au delà de 72h, afin d’éliminer un abcès prostatique (échographie prostatique par voie sus-pubienne ou par voie endorectale) ou une pyélonéphrite associée ou isolée non diagnostiquée (scanner rénal avec injection).
- Et à distance de la phase aiguë, les patients dysuriques doivent bénéficier d’une recherche d’un résidu chronique par échographie sus-pubienne.
1. Échographie prostatique
Si elle est réalisée, elle montre :
- une hypertrophie prostatique modérée symétrique
- un élargissement des plexus veineux périprostatiques
- des plages hypoéchogènes (œdème) ± hétérogènes disséminées dans la zone périphérique et la zone de transition
- à distance de l’épisode : l’apparition de plages hyperéchogènes « cicatricielles »
B. L’abcès prostatique
» Complication rare de la prostatite aiguë
1. Échographie prostatique
- par voie endorectale si possible.
- intérêt diagnostique et thérapeutique : traitement percutané sous guidage échographique.
- formation arrondie ou ovalaire à bords nets, hypoéchogène plutôt qu’anéchogène, avec souvent des cloisons et des parois épaisses.
- diagnostics différentiels (sans conséquence pratique) : surinfection d’une cavité pré-existante (kyste de rétention, kyste dans une hyperplasie ou un utricule).
2. TDM et IRM prostatique
- Peuvent s’avérer utiles en cas de douleurs périnéales ne permettant pas le TR ni l’échographie.
- Sont souvent indispensables pour préciser les limites de l’abcès, éliminer une diffusion périnéale ou pelvienne de l’infection, retrouver une cause favorisante accessible à un traitement et adapter la technique de drainage chirurgical.
- TDM avec injection : zone hypodense unique ou multiple, liquidienne, avec ± prise de contraste périphérique.
- IRM ave injection : zones liquidiennes en hyposignal T1 et hypersignal parfois hétérogène en T2.
C. La prostatite chronique
1. Échographie prostatique
- peut être normale
- recherche de lésions aspécifiques et retrouvées dans des glandes asymptomatiques :
» calcifications intraprostatiques :
o souvent volumineuses et groupées en amas
o localisées dans les régions postéro-latérales de la zone périphérique
» modifications de l’échostructure de la zone périphérique :
o hétérogène avec des dilatations canalaires et des plages hypoéchogènes périphériques nodulaires ou triangulaires
o plages hyperéchogènes non systématisées
» déformation et calcifications des vésicules séminales
» devant une plage hypoéchogène de la zone périphérique, le diagnostic différentiel avec une néoplasie sous-jacente est impossible et nécessite une biopsie échoguidée en fonction du contexte (cf diagnostic différentiel lésions hypoéchogènes)
2. IRM prostatique
- Non indiquée
-
Hyposignal T2 de
- Images non spécifiques ++
D. Formes rares de prostatites
1. La prostatite tuberculeuse
- d’origine urinaire ou hématogène
- ou après traitement intravésical de tumeur par BCGthérapie
- se caractérise par des lésions diffuses et étendues aboutissant à une abcédation rapide puis, au stade cicatriciel, à une fibrose avec importantes calcifications et/ou une cavité résiduelle
2. La prostatite granulomateuse non spécifique
-
Origines :
o
BK
o
non spécifique (post
infection urinaire,
réaction à corps étrangers)
- à l’échographie : nodules hypo ou hyperéchogènes de la zone périphérique bombant et refoulant les contours de la glande mais sans signe d’effraction capsulaire (bords nets)
- diagnostic différentiel : cancer prostatique → biopsies