WHO : TUMEURS GRAISSEUSES MALIGNES

 

Liposarcome (cf. quizz 1, 2, 3, 4)


Généralités Histologie Diagnostic IRM

 

 

Généralités :

 

Survient plutôt dans les 5e et 6e décennies (comme le lipome). Localisation préférentielle profonde, intra ou inter-musculaire, ou rétro-péritonéale plutôt que dans les tissus sous-cutanés. Taille volontiers plus grande que les lipomes (> 5-10 cm de plus grand axe) ; contours poly-lobés. Le pronostic est déterminé par le potentiel métastatique (par voie hématogène) aux poumons (pour les formes les moins différenciées) et le risque de récidives locales (exérèse d’autant moins carcinologique que la localisation tumorale est sous-aponévrotique ou rétro-péritonéale).

Histologie :

 

On décrit 5 types histologiques :

Le liposarcome bien différencié est une lésion de bas grade, récidivant mais ne métastasant pas. Il est sub-divisé en :

Le type inflammatoire et le type sclérosant sont moins fréquents et s’observent surtout dans le rétropéritoine.

Le liposarcome myxoïde est le plus fréquent des liposarcomes peu différenciés et constitue la forme la plus fréquente aux extrémités. Il s’agit d’une lésion de grade bas à intermédiaire dont le pronostic est fonction de l’étendue de la nécrose et de la présence de cellules rondes (métastases hématogènes : 20 à 30% si myxoïde pur, >50% si à cellules rondes). Il présente le risque de métastaser aux séreuses (plèvre, péritoine, péricarde…), à la graisse sous-cutanée et à l’os, particulièrement au rachis. (cf.quizz)

Dans le  liposarcome dédifférencié, des plages très différenciées côtoient des zones dédifférenciées. Son pronostic est moins défavorable que celui du liposarcome pléomorphe.

 

Diagnostic

 

L’identification d’un liposarcome, son typage et la détermination de son grade utilisent :

IRM :

Masse de signal graisseux +/- hétérogène, comportant des plages nodulaires tissulaires, des cloisons épaisses ou d'épaisseurs inégales, des limites nettes (croissance expansive), des hyper signaux T2 / STIR en plages ou des septa.

On observe une captation précoce (<6s après le rehaussement artériel) du produit de contraste par les composantes tissulaires non graisseuses (mieux analysée sur les séquences en pondérationT1 avec suppression du signal de la graisse, ou au mieux sur les acquisitions dynamiques après injection de gadolinium).

Les variabilités d’aspect IRM des liposarcomes dépendent de la composante graisseuse, myxoïde, vasculaire, cellulaire et nécrotiques des tissus tumoraux. Ainsi, plus un liposarcome est différencié, plus son signal est proche de celui de la graisse et peut simuler un lipome. Les formes myxoïdes, pléomorphes, à cellules rondes, sont pauvres en graisse. Le liposarcome myxoïde peut ressembler à un kyste homogène mais la composante myxoïde, typiquement en hyper-signal T2, Hypo-signal T1 se rehausse après injection (diagnostic différentiel : lipome chondroïde).

 

Principaux éléments sémiologiques différentiels lipomes / liposarcomes (d’après A. Cotten)

 

Lipome superficiel

Lipome intramusculaire

Liposarcome

Age

adulte

adulte

adulte

Topographie

Graisse sous-cutanée

Dos, épaule, cou, abdomen

Bras, cuisses

Muscle

Cuisses, épaules, bras

 

Muscles / Fascias

cuisse, rétropéritoine

 

Taille

< 5 cm (80%)

 

< 10 cm (95 %)

 

souvent > 5cm exceptionnellement < 5cm

Contours

Nets le plus souvent

Infiltrants ou nets

Nets le plus souvent

 

Forme

Unilobulaire

Unilobulaire (> 85%)

Plurilobulaire

(> 90 %)

Cloisons épaisses

Absentes

Fibres musculaires

Présentes 

 

Femme de 71 ans.

AXSTIR Axial STIR, T1, T1 GADO
axT1 axT1gado

Masse sous aponévrotique de la racine de cuisse constituée d'une formation charnue de 7 x 5 x 8 cm, en hypersignal STIR hétérogène, hyposignal T1 rehaussé par l'injection de gadolinium. Présence de plages de signal graisseux en discret hypersignal T1 et hyposignal STIR. Infiltration lipomateuse inflammatoire le long du fascia inter musculaire en dehors et en distalité de la masse. Liposarcome bien différencié avec un contingent tumoral de liposarcome dédifférencié.