COLOSCANNER À L'AIR
- Le coloscanner à l’air a été abordé pour la 1ère fois par Vining et al. (6) en 1994.
Il a, depuis, fait l’effet d’un véritable engouement avec de nombreuses études parues à son sujet : |

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Bien que les investigateurs aient utilisé des termes (coloscopie virtuelle, colonoscopie, colonographie, coloscanner à l’air) et des techniques différentes, le même principe de base est appliqué : acquisition fine, scanner hélicoïdal d’un côlon propre, distendu à l’air ou au dioxyde de carbone avec interprétation des données sur images 2D et reconstructions 3D.
- Les études sur le coloscanner à l’air sont très disparates à propos des facteurs de risque des patients, des indications de la procédure, du type de préparation, du type de scanner, de la réalisation d’une injection ou non. (7)
- Beaucoup d'études sont de petite taille et ont donc une faible puissance.
Ce qu’il en ressort :
- Sensibilité / spécificité :
Rapport de la méta analyse de Mulhall (7) :
Sensibilité 85%, spécificité 97% pour les polypes ≥ 9 mm ;
Sensibilité diminue à 70%, spécificité à 93% pour les polypes mesurant entre 6 mm et 9 mm ;
Sensibilité 48%, spécificité 92% pour les polypes < 6 mm.
- Plus sensible que le lavement baryté, surtout chez les patients âgés et fragiles. (8)
- Grosse variation de résultats selon les études mais trouvent toujours une bonne sensibilité pour la détection des polypes centimétriques et supra centimétriques ; une diminution de la sensibilité avec diminution de la taille des polypes ; la spécificité varie de façon moindre.

Ces divergences de résultats peuvent s’expliquer entre autre par :
- la différence de préparation (marquage des selles (9) ou non (8), (10)),
- d’acquisition (collimation plus épaisse (11)),
- la différence de lecture 1ère (2D (8), (10), (11) ou 3D (9)),
- une expérience parfois limitée des lecteurs (10),
- le gold standard utilisé (coloscopie vidéo (11) ou coloscopie aveugle + orientée par le résultat du coloscanner (9)),
- une analyse de l’ensemble des polypes ou uniquement des polypes adénomateux (9).
- À noter que la plupart de ces études ont été réalisées sur des scanners 2 (10), 4 (8), (9), (10), (11) ou 8 barrettes (8), (9) ; aucune sur un scanner 64 barrettes.
- Nettement meilleure que pour le lavement baryté (12), avec une meilleure tolérance.
- Controverse des études quand la comparaison est faite avec la coloscopie. L'acceptabilité pour le coloscanner à l'air est augmentée de 10 à 20% par rapport à celle pour la coloscopie, en particulier juste après l’examen du fait de sa rapidité, de sa facilité et l’absence de sédation. (13) La découverte d'un polype fait, à distance augmenter la préférence pour la coloscopie. (14)
- Variabilité inter observateur : Sensibilité extrêmement variable selon l’expérience des lecteurs et même entre lecteurs expérimentés. (11), (15)
En bref…