Techniques

L'imagerie par résonance magnétique

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 Technique d'examen 
 Indication 
 Anatomie normale 
    Coupes axiales pondérées T2 
    Coupes coronales pondérées T2 
 Mesure du volume prostatique 
 Modèle de compte-rendu IRM 
 Références bibliographiques 

1.    Technique d’examen

a.      matériel

-         antenne endorectale ou antenne externe (de surface) en réseau-phasé

-         antenne corps pour la séquence de repérage et l’exploration ganglionnaire

    

 »    l’antenne endorectale est actuellement le gold-standard :antenne endorectale

·        avantages :

▪    excellent rapport signal sur bruit

▪    excellente résolution spatiale

·        inconvénients :

    rapide chute du signal en profondeur

▪    artéfacts de surbrillance et de mouvements (antispasmodique)

▪    coût ++ (usage unique)

▪    inconfort

   

 »    l’antenne de surface en réseau phasé présente une alternative prometteuse :antenne de surface

·        avantages :

▪    rapport signal sur bruit correct

▪    signal homogène (pas de surbrillance ni de limitation en profondeur)

▪    meilleure analyse des régions antérieures

▪    champ d’exploration plus large

▪    pas de surcoût

▪    faveur des patients et des manipulateurs…

·        l’homogénéité du signal permet la réalisation de séquences dynamiques

   

b.      déroulement de l’examen

-         antenne endorectale =  gold-standard 

-         possibilité de coupler l’antenne endorectale et l’antenne externe

-         lavement évacuateur conseillé (laxatif type normacol)

-         préparation antispasmodique conseillée pour diminuer les artéfacts de mouvements péristaltiques du rectum : viscéralgine IM ou IV

-         inflation à l’air (40 à 60cc) du ballonnet immobilisant la sonde endorectale

-         conseil  au patient : éviter les contractions périnéales pendant l’examen

-         examen réalisé en décubitus dorsal

-         respecter un délai de 4 à 6 semaines entre les biopsies et l’IRM (artéfacts liés à l’hémorragie)

-         NB : certaines équipes utilisent exclusivement l’antenne externe du fait de ses nombreux avantages

    

c.      protocole technique de l’IRM conventionnelle sans injection

  

  

  

hémorragies post-biopsies  hémorragies post-biopsies

IRM antenne externe, séquence T1: plages spontanément hyperintenses de la zone périphérique en rapport avec des remaniements hémorragiques post-biopsies. 

 

   

d.      IRM dynamique avec injection de Gadolinium

    

e.      Spectroscopie IRM

-         Principe : évaluation non invasive des marqueurs métaboliques du cancer prostatique et du tissu prostatique normal, permettant de combiner l’information fonctionnelle à l’information anatomique de l’IRM conventionnelle

  

-         Technique en cours de développement, non réalisée en routine clinique, augmentant la spécificité de l’IRM conventionnelle seule

  

-         Indication actuelle :

·        Evaluation des cancers prostatiques avec risque modéré à élevé d’extension extraprostatique afin de décider de la thérapeutique (chirurgie versus radiothérapie)

  

-         Indications potentielles :

·        Evaluation de patients avec élévation du taux de PSA et biopsies négatives

·        Evaluation pré et post-thérapeutique des patients avec un cancer non opérable

  

-         Technique :

·        Sonde endorectale ++

·        IRM et spectroIRM réalisées dans le même temps d’examen

·        Acquisition 3D avec bandes de saturation pour suppression des lipides et de l’eau

·        Utilisation de logiciels de calcul de post-traitement

  

-         Résultats normaux :

·        Présence de pics spectraux métaboliques de choline (marqueur de synthèse membranaire), de créatine (marqueur énergétique) et de citrate (produit des cellules épithéliales de la prostate normale)

·        Le pic de citrate est le pic le plus élevé

·        Le ratio (choline + créatine)/citrate est inférieur à 0,5

  

f.        Protocole et séquence dans le bilan d’une hypofertilité masculine excrétoire

-         Antenne de surface en réseau phasé (antenne abdomino-pelvienne)

-         Pas d’indication de l’antenne endorectale

-         Séquences pondérées T2 dans les 3 plans de l’espace avec un champ de vue suffisamment large pour couvrir les aires rénales jusqu’au pelvis

-         Pas d’injection de gadolinium en première intention

    

 

2.    Indications

-         Classification et extension du cancer prostatique +++ :

▪    Formes localisées T1-T2

▪    Formes à extension extraprostatique T3-T4

▪    Toujours après biopsies (délai de 4 à 6 semaines)

-         En seconde intention :

▪    recherche d’un cancer non détecté après une ou plusieurs séries de biopsies (augmentation isolée du taux de PSA)

▪    en complément de l’échographie dans les infertilités masculines d’origine excrétoire

▪    dans un avenir proche : détection initiale du cancer de la prostate avant les biopsies échoguidées

-         NB : si le diagnostic de cancer est quasiment certain (tumeur palpable et/ou forte présomption à l’échographie), il peut être judicieux de faire l’IRM avant les biopsies

    

    

3.    Anatomie IRM normale de la prostate du sujet jeune

»    homogène en T1 et T2 chez le sujet jeune

»    anatomie zonale non identifiable sur les séquences pondérées T1

»    de manière schématique, on identifie 2 zones sur les séquences pondérées T2 :

o       Le compartiment externe (ZP + ZC ) en hypersignal

o       Le compartiment interne ( ZT et ZPU) en hyposignal

   

   

-         zone périphérique : hypersignal T2 franc et homogène ++, ± traversée par des travées en hyposignal (vaisseaux perforants)

-         zone centrale : signal intermédiaire, traversée par les canaux éjaculateurs (lumière en hypersignal liquidien)

-         zone de transition : non identifiable en dehors de l’HBP

-         région périurétrale (sphincter urétral proximal) : hypersignal inconstant (urètre)

-         stroma fibromusculaire antérieur : hyposignal T2 antérieur

-         capsule prostatique : liseré périprostatique en hyposignal T2 ++, visible dans les 3 plans de l’espace, absent à l’apex et à la base

-         apex prostatique : aspect festonné car dépourvu de capsule, directement au contact du muscle releveur de l’anus

-         vésicules séminales : hypersignal liquidien, multiples logettes à parois fines en hyposignal (aspect pelotonné)

-         ampoules déférentielles et canaux déférents : paroi en hyposignal épais et circonférentiel centré sur une lumière plus étroite liquidienne hyperintense T2

-         vaisseaux périprostatiques : adjacents à la capsule, hypointenses T1 et hyperintenses T2

 

→ après injection intraveineuse de gadolinium :

-         prise de contraste régulière du parenchyme

-         prise de contraste au temps veineux des plexus veineux périprostatiques

-         NB : prise de contraste plus intense de la ZT en cas d’HBP

 

      » Coupes axiales pondérées T2

      » Coupes coronales pondérées T2

     

    

4.    Mesure du volume prostatique

-         même méthode de mesure qu’en échographie

-         application de la formule de l’ellipse : Vol (ml ou cm³ ou g) = T x C x A x 0,523

-         volume normal chez l’adulte jeune : 15 à 20 cm³

   

5.   Modèle de compte-rendu d'IRM 

6.   Références bibliographiques   

 

- Ben Cheikh A, Girouin N, Mege-Lechevallier F, Lyonnet D, Rouviere O. IRM prostatique, outils d’auto-apprentissage. Disponible sur http://www.sfr-radiologie.asso.fr (poster électronique 2006).

- Dana A, Owczarczak V, Chiche JF. Imagerie Génito-urinaire Helenon O, Paris: Flammarion Médecine France, 2005, 1424 pages.

 

- Grenier N, Devonec M. Imagerie de la prostate normale, de l’hyperplasie bénigne et de la pathologie inflammatoire. J Radiol 2006;87:165-87.

 

- Lemaitre L, Delebarre A, Villers A, Puech P. Échographie et imagerie par résonance magnétique de la prostate normale. Encycl Méd Chir Radiodiagnostic. 2007;34-420-A-10.

 

- Rouvière O. IRM de la prostate:optimisation des protocoles techniques. J Radiol 2006;87:210-21.

 

- Roy C. Imagerie de la prostate. Paris : Masson France, 2005, 157 pages.