Pathologies
I. Anomalies congénitales
A. Les kystes du carrefour urogénital
1. kystes utriculaires et kystes müllériens ++
Anomalie congénitale la plus fréquemment rencontrée.
Ils se situent à la confluence des canaux éjaculateurs.
Les kystes médians sont soit des kystes utriculaires soit des kystes müllériens. Les kystes de l’utricule sont dus à une dilatation de l’utricule prostatique. Les kystes müllériens sont des résidus embryonnaires des canaux du même nom.
Les kystes en situation latérale sont plus rares et intéressent les canaux éjaculateurs ; ce sont des kystes d’origine wolffienne.
Les kystes de l’utricule sont associés dans 20 % des cas à une anomalie génitale (hypospadias, cryptorchidie, pseudohermaphrodisme) et/ou à une agénésie rénale homolatérale (10 %).
Les kystes müllériens sont isolés sans autre anomalie congénitale (à l’exception d’une possible agénésie rénale).
-
Clinique :
selon la taille
o
asymptomatique
o
pollakiurie,
impériosités, dysurie, douleurs périnéales
o
hypofertilité
excrétoire
o
complications :
▪ infections :
prostatite, épididymite, abcès prostatique
▪ hémospermie,
hématurie , calculs
-
Aspects à l’échographie : image liquidienne
anéchogène intraprostatique
o
kyste müllérien :
médian, volumineux (>
o
kyste de
l’utricule : médian, petit (>
-
NB : l’utricule peut être visible à l’état normal
et dépasse rarement
- Indication de l’IRM : bilan morphologique des kystes volumineux
-
Traitement : à envisager que
si ces lésions sont symptomatiques ; résection chirurgicale endoscopique
++ ou ponction
-
Diagnostics différentiels : ce sont les kystes
intraprostatiques acquis
o kyste de rétention au sein de l’hyperplasie bénigne de prostate : kyste intraprostatique le plus fréquent, paramédian, dans la zone de transition ou le lobe médian, souvent de petite taille et multiple
o ectasie canaliculaire des canaux prostatiques de la zone périphérique ou de transition
o kyste parasitaire (bilharziose) : rare, sur terrain particulier
o cavité résiduelle séquelle d’abcès après prostatite aiguë : parois épaisses, cloisons, calcification, antécédent évocateur
o kyste de prostatite chronique : multiples petits kystes intraprostatiques de taille variable donnant un aspect de prostate « gruyère »
o kyste acquis du canal éjaculateur suite à une obstruction postinfectieuse du canal (sténose fibreuse, calcification pariétale) ou à une compression par un kyste médian ; possibilité de dilatation de la vésicule séminale homolatérale
o kyste de la paroi vésicale (rare)
o tumeurs kystiques : bénigne (cystadénome) ou maligne (adénocarcinome à forme kystique)
2. kyste des vésicules séminales
- très rare, le plus souvent congénital, parfois acquis
- dans la forme congénital, il résulte d’une atrésie ou d’une agénésie du canal éjaculateur
- associé dans 70 % des cas à une malformation urinaire homolatérale
- rapporté chez le sujet jeune et souvent symptomatique : hématurie, hémospermie, hypofertilité, douleur à l’éjaculation, dysurie
- échographie : kyste latéral susprostatique, de taille variable, à paroi épaisse irrégulière parfois calcifiée, pouvant réaliser en cas de grande taille une véritable masse pelvienne kystique
- intérêt de l’IRM en cas de lésion très volumineuse (difficulté diagnostique à l’échographie)
- diagnostics différentiels : kyste hydatique, uretère ectopique s’abouchant dans la vésicule séminale, malformation artérioveineuse (intérêt du doppler)
3. kyste du canal éjaculateur (kyste d’origine wolffienne)
- exceptionnel
- secondaire à une obstruction du canal d’origine congénitale (ou acquise)
- presque toujours associé à une hypofertilité et à des troubles de l’éjaculation avec hématurie et hémospermie
- formation kystique unilatérale située sur le trajet du canal éjaculateur (paramédian et dans la zone centrale) avec possible dilatation homolatérale de la vésicule séminale
B. Agénésie et hypoplasie vésiculodéférentielle
- agénésie vésiculodéférentielle :
o moins de 1 % des anomalies congénitales
o cause la plus fréquente d’hypofertilité excrétoire
o le plus souvent bilatérale et asymétrique, associée à une agénésie du canal éjaculateur et/ou du déférent, du corps et de la queue de l’épididyme
o en cas d’atteinte bilatérale : intérêt de la recherche du gène de la mucoviscidose (forme à expression uniquement génitale)
Agénésie bilatérale des canaux déférents.
Absence de canaux déférents (têtes de flèche) en avant des deux
vésicules
séminales atrophiques (flèches).
Agénésie unilatérale des canaux déférents.
Absence de canal déférent droit par rapport au côté gauche (têtes de
flèche). À noter des vésicules séminales normales (flèches).
- agénésie du canal éjaculateur :
o fréquemment associé à une malformation du segment en amont (même origine embryonnaire): agénésie, hypoplasie, dysplasie, kyste ou dilatation de la vésicule séminale et agénésie du déférent avec absence du corps et de la queue de l’épididyme
- agénésie/hypoplasie de la vésicule séminale :
o unilatérale : s’accompagne toujours d’une anomalie du tractus urinaire
o bilatérale : exceptionnelle
C. Duplication vésiculodéférentielle
- exceptionnelle
- peut toucher isolément les vésicules séminales et les canaux déférents
- asymptomatique et de découverte fortuite
D. Autres anomalies congénitales
- anomalies du veru montanum (exceptionnelles) : hypoplasie, hyperplasie ou ectopie
- anomalies de développement de la prostate : agénésie ou hypoplasie (s’intégrant dans des syndromes malformatifs), ectopie (amas glandulaires surnuméraires)
II. Sténose acquise des canaux éjaculateurs
- post-infectieuse ou post-traumatique (postchirurgie des vésicules séminales)
- mode de découverte : bilan d’hypofertilité
- échographie : dilatation des canaux éjaculateurs, des ampoules déférentielles et des vésicules séminales
III. Tumeurs des vésicules séminales
- adénocarcinome : tumeur primitive la plus fréquente, touchant le sujet âgé, se révélant par une hémospermie tardive et par des signes urinaires ; masse hétérogène susprostatique non spécifique à l’imagerie ; diagnostic posé par biopsie transrectal
- tumeur bénigne : exceptionnelle