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Cholecystite Aigue

Cholécystite Aiguë

 

Une cholécystite aiguë correspond à une inflammation aiguë de la vésicule biliaire. L’inflammation peut atteindre la paroi ou le contenu vésiculaire.

Une douleur de l’hypochondre droit, fièvre, vomissements constituent la présentation clinique. Les données biologiques ne sont pas spécifiques : l’élévation des polynucléaires et de la CRP est inconstante.


La paroi vésiculaire est constituée d’une couche épithéliale, d’une couche muqueuse, d’une sous muqueuse, d’une musculeuse interne et externe et d’une séreuse sur sa face péritonisée. La face non péritonisée se situe dans la zone au contact du foie : ceci explique l’extension plus rapide des processus inflammatoires, infectieux ou néoplasiques vers le parenchyme hépatique.

L’obstruction du canal cystique ou du collet vésiculaire par un calcul d’origine vésiculaire est l’étiologie principale (90 % des cas). Le cholestérol est le composant principal des calculs dans 80 % des cas [1]. Les calculs ne sont visualisés au scanner que s'ils sont calcifiés, ou cholestéroliques. Les calculs cholestéroliques sont de densité "graisseuse". Du sludge est parfois visible sous la forme d'une hyperdensité spontanée avec un niveau. La cholécystite aiguë alithiasique est observée essentiellement chez les patients hospitalisés en réanimation ou les polytraumatisés.

 

L’échographie reste la modalité d’imagerie de choix [2] pour explorer la pathologie vésiculaire, de par sa sensibilité, son caractère non irradiant et sa facilité d’accès. La paroi vésiculaire normale apparaît échogène, fine, régulière, d’épaisseur inférieure à 3 mm. Les calculs sont visibles sous la forme d’images arrondies, hyperéchogènes, avec un cône d’ombre postérieur, mobiles.

Le diagnostic de cholécystite échographique est évoqué devant [2] :

 

Lorsqu’un scanner est réalisé dans ce contexte, il est mis en évidence [3; 4] :

Le scanner est également utile pour détecter une complication [6] : abcès vésiculaires, cholécystite emphysémateuse, abcès hépatiques, perforation avec péritonite biliaire [7] ; ou rechercher une pathologie des organes adjacents : duodénite, pancréatite [1].

 

La cholécystite aiguë gangréneuse est une forme sévère de cholécystite aiguë, avec inflammation, infection, et ischémie, survenant plus souvent chez les sujets masculins, âgés, avec facteur de risque cardiovasculaire. Ces signes scanographiques sont en faveur :

  • Gaz intra pariétal ou intra luminal

  • Membranes intra luminales.

  • Parois vésiculaires irrégulières, ou rehaussement discontinu ou irrégulier [8].

  • Hyperdensité spontanée de la paroi vésiculaire [9]

  • Abcès péri vésiculaires.

 

La cholécystite emphysémateuse est une forme rare et grave de cholécystite aiguë, caractérisée par la présence de gaz intra pariétal, survenant préférentiellement chez les sujets masculins diabétiques [10; 11]. La mortalité est de 15 %, contre 5 % pour une cholécystite aiguë simple [10]. Le scanner est un examen performant (excellente sensibilité) pour mettre en évidence l'air vésiculaire.

 

La cholécystite perforée correspond à une cholécystite gangréneuse évoluée [12]. Cette complication est relativement rare. La perforation peut se faire en « péritoine libre » avec un tableau aigu de « péritonite biliaire » ou aboutir à la formation d'un abcès péri-vésiculaire, avec une présentation clinique sub-aiguë. La perforation est suspectée devant :

 

Le traitement d'une cholécystite aiguë lithiasique est chirurgical, sous couverture antibiotique adaptée.

 


Références Bibliographiques

[1] Bortoff GA, Chen MY, Ott DJ, Wolfman NT & Routh WD. Gallbladder stones: imaging and intervention. Radiographics (2000) 20: pp. 751-766.

[2] McIntosh DM & Penney HF. Gray-scale ultrasonography as a screening procedure in the detection of gallbladder disease. Radiology (1980) 136: pp. 725-727.

[3] Kane RA, Costello P & Duszlak E. Computed tomography in acute cholecystitis: new observations. AJR Am J Roentgenol (1983) 141: pp. 697-701.

[4] Fidler J, Paulson EK & Layfield L. Ct evaluation of acute cholecystitis: findings and usefulness in diagnosis. AJR Am J Roentgenol (1996) 166: pp. 1085-1088.

[5] Yamashita K, Jin MJ, Hirose Y, Morikawa M, Sumioka H, Itoh K & Konish J. Ct finding of transient focal increased attenuation of the liver adjacent to the gallbladder in acute cholecystitis. AJR Am J Roentgenol (1995) 164: pp. 343-346.

[6] Smith EA, Dillman JR, Elsayes KM, Menias CO & Bude RO. Cross-sectional imaging of acute and chronic gallbladder inflammatory disease. AJR Am J Roentgenol (2009) 192: pp. 188-196.

[7] Zins M, Boulay-Coletta I, Molinié V, Mercier-Pageyral B, Jullès M, Rodallec M, Petit E & Berrod J. [imaging of a thickened-wall gallbladder]. J Radiol (2006) 87: pp. 479-493.

[8] Singh AK & Sagar P. Gangrenous cholecystitis: prediction with ct imaging. Abdom Imaging (2005) 30: pp. 218-221.

[9] Cheng S, Ng S & Shih S. Hyperdense gallbladder wall sign: an overlooked sign of acute cholecystitis on unenhanced ct examination. Clin Imaging (2004) 28: pp. 128-131.

[10] Grayson DE, Abbott RM, Levy AD & Sherman PM. Emphysematous infections of the abdomen and pelvis: a pictorial review. Radiographics (2002) 22: pp. 543-561.

[11] Gill KS, Chapman AH & Weston MJ. The changing face of emphysematous cholecystitis. Br J Radiol (1997) 70: pp. 986-991.

[12] Grand D, Horton KM & Fishman EK. Ct of the gallbladder: spectrum of disease. AJR Am J Roentgenol (2004) 183: pp. 163-170.

 

 
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